“Une fois la scène terminée, j’ai fondu en larmes” : l’acteur de la série “Un si grand soleil” Fabrice Deville revient sur sa carrière
Invité à La Grande Motte, sur le plateau de l’émission “Vous êtes formidables” présentée par Ariane Brodier, Fabrice Deville, acteur dans la série “Un si grand soleil”, revient sur sa carrière. Premiers tournages, rôles marquants, expériences difficiles, découvrez son parcours. Entretien.
C’est la série quotidienne qui cartonne sur France 3 : “Un si grand soleil” ! Florent Graçay, nouvel avocat interprété par l’acteur Fabrice Deville s’est fait une place de choix. Un personnage qu’il affectionne particulièrement et qui n’est pas “loin de lui”. S’il était difficile de se lancer dans ce projet, Fabrice Deville est aujourd’hui reconnaissant du travail accompli et de l’équipe qui l’entoure.
Au cinéma, à la télévision, le comédien multiplie les expériences. Sa première apparition sur le grand écran l’a beaucoup marquée. Sur le plateau de l’émission “Vous êtes formidables”, il se confie à Ariane Brodier. Entretien.
“Certains prennent des métiers et il y a des métiers qui nous prennent”
Près de la plage, à l’abri des regards, dans un décor de fêtes, l’acteur Fabrice Deville répond aux questions de l’animatrice.
Ariane Brodier : Tu es né à Casablanca. Quelques années plus tard, tu as rejoint la Métropole et tu es parti en école de commerce. C’est à ce moment-là que tu te lances dans le théâtre.
Fabrice Deville : Oui, j’ai commencé le théâtre assez jeune. Je me suis inscrit en école de commerce à la demande de mon grand-père mais j’éprouvais déjà l’envie de devenir acteur. Comme je le dis souvent : “certains prennent des métiers et il y a des métiers qui nous prennent”. Le théâtre m’a permis d’apprendre, de jouer plein de rôles différents. Je me régalais. J’ai eu la chance de travailler avec Jean-Laurent Cochet qui était un grand metteur en scène.
Ariane Brodier : C’est Roger Hanin qui t’offre ton premier rôle au cinéma en 1995, aux côtés de l’actrice italienne Sophia Loren dans “Soleil”.
Fabrice Deville : Le tournage était vraiment spécial. Roger Hanin était quelqu’un de très dur. Après, ça s’est bien passé mais il n’était pas tendre. Je me souviens d’une scène où il y avait un train qui arrivait dans la nuit. Il y avait 200 figurants. Et, sa femme était là. Sophia Loren était à côté de moi. Nous devions simplement ouvrir la porte du train, descendre et marcher dans le brouillard. C’est simple à faire mais ça ne lui allait pas. Donc, on l’a fait au moins 15 fois et il criait : “Mais non, ce n’est pas ce que j’ai demandé”. Je n’en pouvais plus. Sophia Loren m’a pris à ce moment-là et m’a dit : “Restez à côté de moi, il ne sait pas ce qu’il veut”.
Une fois la scène terminée, j’ai fondu en larmes parce que c’était la première fois que je tournais et il y avait plein de caméras.
Fabrice Deville
Il y avait plein de monde. Le soir, il est venu me voir et m’a dit : “Non, c’était très bien”. Depuis ce jour-là, je me suis interdit d’accepter qu’on me manque de respect ou qu’on soit désagréable avec moi sur un tournage. Ça a été une véritable épreuve.
Florent Graçay, nouvel avocat de la série “Un si grand soleil”
Florent Graçay est un avocat récemment installé à Montpellier, père d’Enzo Graçay, interprété depuis quelques années par l’acteur.
Ariane Brodier : Tu as enchaîné les tournages. Tu as tenu des rôles dans plusieurs séries télévisées à succès : Alice Nevers, Profilage, Section de recherches, Falco, Camping Paradis, Commissaire Magellan, Candice Renoir, … Et en ce moment, tu joues dans la série “Un si grand soleil”.
Fabrice Deville : Oui, j’ai la chance de faire partie de l’aventure depuis maintenant 6 ans. Je joue un personnage qui n’est finalement pas loin de moi. C’est un rôle qui me convient bien.
Ariane Brodier : Il paraît qu’ils sont venus te chercher plusieurs fois pour la faire cette quotidienne.
Fabrice Deville : Oui, c’est vrai. Au début, je n’étais pas très courageux. Je ne voulais pas la faire. Ensuite, on m’a redemandé et j’ai répondu que j’aspirais à des rôles de cinéma. Une espèce de folie des grandeurs ! Ensuite, une troisième fois, j’y vais et je ne suis pas pris. C’était un rôle de méchant, de braqueur et j’ai essayé de faire le braqueur comme je pouvais… Ils me rappellent une quatrième fois et me disent : “Tu es choisi, soit tu dis oui, soit tu dis non”. Et évidemment, j’ai dit oui.
Ariane Brodier : Et aujourd’hui, tu incarnes à l’écran, aux côtés de l’actrice Marie-Gaëlle Cals, un couple mythique.
Elle joue le rôle de la juge Cécile Alphand. Comment les téléspectateurs ont pris cette nouvelle, le fait que ces deux personnages se mettent ensemble ?
Fabrice Deville : Au début, ils n’ont pas compris car j’étais en couple avec Claire Estrela. Puis, au fur et à mesure, ils l’ont très bien pris. On a fait la couverture d’un magazine et finalement, c’est devenu très naturel.
Trente ans de carrière !
Fabrice Deville fête ses trentes ans de carrière ! Si aujourd’hui l’acteur paraît serein devant nos caméras, il ne l’a pas toujours été. Les expériences et tournages passés lui ont permis de le devenir.
Ariane Brodier : Ça fait bientôt trente ans que tu fais ce métier. Tu as toujours tourné, tu es toujours là et tu as tourné dans de nombreux films.
Fabrice Deville : Oui, c’est vrai. Première apparition en 1995 mais j’avais fait de la figuration avant en 1991. Et oui, j’ai beaucoup tourné mais je n’ai jamais eu de gros succès.
Il faut bien comprendre que les rôles principaux sont là depuis 5 ou 6 ans. Ce qu’il faut, c’est d’être toujours là. C’est certain.
Fabrice Deville
Ariane Brodier : Il y a un personnage que tu aurais rêvé d’incarner ?
Fabrice Deville : Oui, il y en a. J’aime jouer des personnages complexes. Dans la série, j’ai eu de belles scènes, des scènes fortes en émotions. Je dois le reconnaître. Un rôle qui m’a beaucoup marqué, c’est celui d’Eddie Barclay dans un téléfilm sur la vie de Dalida.